Le temps passe, nous poursuivons notre route et aujourd'hui, nous nous retrouvons sur les quais de seine un samedi soir. Le vent léger rafraichi légèrement le temps doux d'un automne ensoleillé. Les spots éclairent à la sauvage, les ponts anciens qui enjambent durant des kilomètres la seine parisienne. Le décor, carte postale, les bateaux mouches dévalent à une vitesse d'escargot, la nuit parisienne. Personne autours de moi n'y prête attention.
Tellement habitué à ce jeux de lumières presque quotidien et pourtant si magnifique, le badaud n'y jette même pas l'œil en coin, ne s'arrête même pas le temps d'un quart temps pour contempler cet accéléré de vie nocturne, où tout n'est qu'un jeu d'ombres et de lumières, où certains ne voient jamais les projecteurs, et où certains restent éblouies par cette tranche de vie. Plusieurs feuilles à la fin j'essaye de trouver le scénario idéal pour continuer ma route, trouver ma correspondance pour poursuivre mon voyage, jusqu'à une prochaine étape encore inconnue. La brise emporte l'un d'eux.
Le destin agit sur mes scénarios et c'est naturellement que s'offre à moi, une berge de l'île de la cité, un vieux crooner pose sa voix rauque sur un vieux son grésillant, sorti d'un vieux tourne-disque, qui semble au premier regard plus vieux que ma carcasse. Le temps s'effrite pour ce son, mais l'originalité de la mélodie, la mélancolie palpable de la voix me laisse perplexe. J’observe, je tends l'oreille, je cherche l'inspiration. Mes certitudes friables n'arrivent pas à me porter à bon port et me laisse aux lèvres un gout de cendres. J’arrive pas à pas aux abords d'un bar russe. L'endroit à moitié caché à moitié insalubre, sent le piège. Et pourtant il faudra y poser ses fesses durant la prochaine heure pour observer encore un peu les gens passer et voir où ceux ci nous mèneront.
Last edited by RecTo at 10/10/2011 1:05:55 PM